« La lecture nous donne un endroit où aller lorsque nous devons rester où nous sommes » – Mason Cooley

lundi 7 octobre 2019

Six of Crows, tome 1, de Leigh Bardugo

Avis de lecture : Six of Crows, tome 1, de Leigh Bardugo
Couverture de Six of Crows, Leigh Bardugo
Auteur : Leigh Bardugo
Genre : Fantasy
Série : Duologie
Public visé : Adolescents, Jeunes adultes
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 496 pages
Édition : Éditions Milan


Quatre fleurs et demi : Je suis conquise




Quatrième de Couverture


Dans les bas fonds de Ketterdam, les gangs rivaux s'affrontent pour l'argent. L’homme le plus ambitieux de la pègre est le jeune Kaz Brekker, dit « DirtyHands ». Aussi brillant qu’exaspérant, aussi charismatique que dangereux, Kaz ne refuse aucune mission pour peu qu’il y ait de l'argent en jeu. Sa réputation lui vaut d'être contacté par un riche marchand pour une mission très spéciale : pénétrer la forteresse des glaces, prison ultra-sécurisée et réputée imprenable. Son objectif : délivrer un savant qui aurait mis au point une drogue capable de décupler les pouvoirs magiques des Grishas... Pour mener à bien cette opération, Kaz devra réunir une fine équipe parmi les crapules et voyous de la cité. Les meilleurs des meilleurs. Le problème ? Ils se détestent tous !


Avant de partager mon avis de lecture


Avant de commencer ma chronique, je tenais à préciser que la duologie Six of Crows fait partie du « Grishaverse » : il s'agit d'un univers de fantasy étendu, aux ramifications multiples, développé par l'autrice américaine Leigh Bardugo et comprenant plusieurs séries de romans. L'autrice a commencé à construire son monde dans sa première trilogie de fantasy, intitulée Grisha, et elle l'a ensuite exploité dans plusieurs autres séries – dont Le Chant des Ronces que j'avais déjà chroniqué l'année dernière. Le Grishaverse est un véritable phénomène, avec plus d'un million d'exemplaires vendus à travers le monde et une future adaptation en série télévisée chez Netflix. Pour ma part, je n'ai pas (encore) eu l'occasion de lire la première trilogie de l'autrice, mais ça ne m'a pas posé de problème particulier puisque sa duologie peut se lire indépendamment. Il m'a juste fallu un petit temps d'adaptation pour comprendre et mémoriser certaines spécificités de l'univers, comme le fonctionnement du pouvoir magique des Grisha ou le nom des différents royaumes. Si les deux premiers chapitres sont un peu difficiles à aborder pour les lecteurs n'ayant pas lu la série Grisha, l'autrice est suffisamment claire et précise pour qu'on soit vite familiarisé avec son univers.


Mon avis détaillé | Critique sans spoilers


Six of Crows, c'est l'histoire d'une bande de jeunes criminels qui sévissent dans les bas fonds d'une cité portuaire, Ketterdam. Plus ou moins liés les uns aux autres, ayant chacun une spécialité bien particulière et un passé qu'ils préféreraient oublier, ils gravitent autour d'un leader charismatique et dangereux : Kaz Brekker, second en chef d'un des gangs de la cité. Ambitieux, intelligent, rusé mais exaspérant, Kaz se voit confier « le casse du siècle » par un riche marchand de Ketterdam, en échange d'une somme d'argent astronomique. Aussi cupide qu'il est doué, Kaz accepte de pénétrer dans une forteresse imprenable, situé au cœur d'un royaume militarisé, pour faire s'évader un homme qui aurait inventé une drogue capable de décupler les pouvoirs des Grisha. La mission étant impossible à réaliser, Kaz va devoir réunir les meilleurs des meilleurs et former une équipe soudée et complémentaire s'il veut toucher le pactole. Ils pourraient bien réussir... s'ils ne passaient pas leur temps à vouloir s'entretuer !

Six of Crows est un roman choral qui alterne les points de vue des cinq coéquipiers : deux filles et trois garçons, tous très différents. L'écriture est particulièrement réussie et l'ensemble du récit est très dynamique. Chaque personnage a sa propre voix, sa propre histoire, sa propre motivation et sa propre perception des autres membres de l'équipe. Grâce à ce procédé narratif, Leigh Bardugo réussit parfaitement à ménager son suspens, à distiller des informations au compte-goutte. Cette technique lui permet également de donner de la richesse aux personnages et aux évènements, car rien n'est jamais blanc ou noir : dans ce roman, on sera davantage sur un camaïeu de gris. En effet, selon qu'elle adopte le point de vue de l'un ou l'autre de ses héros, l'autrice réussit à nous faire relativiser, à nous faire changer de perspectives sur les évènements ou sur les personnages, rendant ainsi les choses plus complexes et moins manichéennes qu'elles n'y paraissent. Chacun des protagonistes a ses qualités, ses défauts, ses valeurs et ses petits secrets, et j'ai trouvé que l'autrice savait vraiment comment nous donner envie d'en savoir plus sur chacun d'entre eux. Tous ont un petit quelque chose en plus, un petit quelque chose qui les distingue des autres (même ceux qui peuvent paraître plus lisses de prime abord – je pense par exemple au personnage de Jesper)

Ce sont donc les personnages et les relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres qui font l'originalité et la force de Six of Crows. Mais le roman bénéficie également d'une solide intrigue (même si elle reste très classique) avec des retournements de situations maîtrisés et un suspens bien mené. Les dialogues sont savoureux, souvent grinçants et cyniques (un ton que j'avais déjà apprécié dans Le Chant des Ronces, même s'il s'exprimait différemment dans le reccueil de contes). Comme on peut l'imaginer, l'univers étendu de Leigh Bardugo est vaste et riche, même si nous n'en apercevons qu'une petite partie dans ce premier tome. J'ai beaucoup aimé le mélange des cultures, les personnages venant des quatre coins de l'univers, et j'ai apprécié le côté très cosmopolite des bas-fonds de Ketterdam. Enfin, pour ne rien gâcher, je trouve la plume de l'autrice très agréable à lire : fluide et simple, elle ne manque pourtant pas de subtilités, ni de poésie quand cela s'y prête.


En conclusion, mon avis en résumé


Le premier tome de Six of Crows est une belle réussite. Possédant une plume simple mais efficace, agréable et facile à lire, Leigh Bardugo nous livre un roman choral dynamique et captivant, porté par cinq personnages uniques, charismatiques et attachants. Si l'intrigue demeure classique dans sa construction, elle n'en reste pas moins solide, bien menée et possède son lot de surprises et de retournements. Les dialogues sont savoureux et grinçants, à l'image des relations qui unissent les protagonistes qui s'entendent « comme chiens et chats » ! Un très bon moment de lecture et de divertissement, je vous le recommande !

mardi 11 juin 2019

Le Dieu Oiseau d'Aurélie Wellenstein

Titre : Le Dieu Oiseau
Auteur : Aurélie Wellenstein
Genre : Dark Fantasy
Public visé : Jeunes adultes
Année de parution : 2018
Nombre de pages : 336 pages
Édition : Scrinéo



Trois fleurs : Une lecture en demi-teinte

Ma note 3 sur 5



Quatrième de Couverture



Une île. Dix clans. Tous les dix ans, une compétition détermine quel clan va dominer l'île pour la décennie à venir. Les perdants subiront la tradition du " banquet " : une journée d'orgie où les vainqueurs peuvent réduire en esclavage, tuer, violer, et même dévorer leurs adversaires. Il y a dix ans, Faolan, fils du chef de clan déchu, a assisté au massacre de sa famille. Sauvé par le fils du chef victorieux, Torok, il est depuis lors son esclave et doit subir ses fantaisies perverses. Enfin, la nouvelle compétition est sur le point de commencer. L'occasion pour Faolan de prendre sa revanche. Sa vengeance aura-t-elle le goût du sang ?


Ce que j'en ai pensé | Critique sans spoilers



Après l'excellent Mers Mortes, je n'avais qu'une seule envie : lire le précédent roman de l'autrice, que je n'avais pas encore eu l'occasion de feuilleter. Contrairement aux autres romans d'Aurélie Wellenstein, j'avais assez peu d'attentes sur Le Dieu Oiseau, car je n'avais pas vraiment pris le temps de me renseigner sur l'histoire (ne me demandez pas pourquoi, je le fais systématiquement pour ses romans d'habitude et je ne sais pas pourquoi j'ai fait l'impasse sur celui-là) Je savais uniquement que Le Dieu Oiseau était présenté comme son roman le plus violent et le plus sombre. Je partais donc avec une relative neutralité pour cette lecture.

Malgré tout, j'ai globalement été déçue. Si vous suivez mes chroniques, vous savez que c'est une première ! C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'ai pas rédigé mon avis tout de suite, préférant lire un autre roman pour me laisser le temps de digérer.

J'adore tous les romans d'Aurélie Wellenstein, même ceux qui ne correspondent pas à mon genre de prédilection, comme ses romans jeunesse que j'ai pourtant adorés. On retrouve dans Le Dieu Oiseau les ingrédients qui font le succès de ses romans, à savoir un univers glaçant et original, des personnages tourmentés et surtout une plume ciselée, addictive, qui sert un rythme et une narration implacables.

Pour autant, ces ingrédients n'ont pas suffi à me convaincre cette fois-ci. L'univers est incroyablement sombre, noir et violent, et je confirme qu'il est de loin le plus glauque et le plus répugnant des romans de l'autrice. Je salue encore une fois son imagination prolifique et sa virtuosité créatrice pour mettre en scène de tels univers. Mais, malheureusement, je trouve que l'histoire racontée n'est pas à la hauteur de la dureté de cet univers. Le ton et la narration typiques du Young Adult m'ont beaucoup surprise, et j'ai ressenti un profond et déplaisant décalage entre l'univers, l'histoire et les péripéties du héros, Faolan. Je ne m'attendais pas du tout à ce genre d'intrigue et j'avoue que j'ai été un peu désappointée. L'histoire est vraiment classique dans son genre, à mi chemin entre Hunger Games et Battle Royale, et je n'ai pas été particulièrement séduite. 

Peut-être est-ce lié au genre YA justement, mais j'ai trouvé que Faolan surmontait un peu trop facilement les différents obstacles et épreuves qui se dressaient sur sa route. J'ai plusieurs fois été sortie de ma lecture car je trouvais que c'était un « peu gros », comme on dit. Les prouesses du héros m'ont vraiment paru en décalage avec son état physique (même si je veux bien admettre que l'énergie du désespoir peut faire faire des choses impossibles). L'immersion a été gâchée plus d'une fois.

J'ai beaucoup aimé les questions mystiques et religieuses soulevées par l'autrice, ainsi que leur mise en scène dans tous les différents arcs du roman. Le personnage de Torok est délicieusement abject, j'ai adoré le détester. Faolan me plaisait dans la première partie du roman, mais j'ai fini par ne plus ressentir d'empathie pour lui au fur et à mesure que l'histoire progressait. Je n'ai pas été très réceptive à sa personnalité et j'ai finalement assez peu ressenti d'émotions pour lui. Pour autant, ses traumatismes sont décrits à merveille par Aurélie. Quant aux personnages secondaires, ils sont pratiquement inexistants et se cantonnent globalement à des rôles prédéfinis plutôt qu'à de vrais personnages. Malgré tout, j'ai quand même bien aimé le personnage d'Izel.

La fin m'a surprise à plus d'un titre, et pas nécessairement en bien. Comme toujours avec les romans d'Aurélie, les happy ending n'ont pas leur place ! Toutefois, si la conclusion de l'aventure de Faolan me paraît assez judicieuse et bien trouvée, j'aurais aimé qu'elle soit plus développée. Peu d'éléments en amont nous laisse imaginer ce retournement de situation. La fin m'a vraiment paru précipitée. En outre, un autre élément m'a beaucoup chagrinée mais il va être difficile d'en parler sans spoiler, alors je vous invite à descendre jusqu'au paragraphe Mon avis en résumé si vous n'avez pas encore lu ce roman et si vous souhaitez garder le suspens.


Ce que j'en ai pensé | Attention, spoilers !



Alors que j'avais adoré les éléments mystiques mis en place dans touts le roman, les derniers chapitres viennent complètement les renverser. Sans nous avoir vraiment laissé d'indices pour l'imaginer (ou à peine quelques vagues éléments), l'autrice prend le parti de questionner la réalité des évènements mystiques vécus par Faolan. J'ai trouvé ce choix narratif très décevant. « Tout se passait dans sa tête » est vraiment un cliché qui m'horripile en SFFF (à moins que ce soit amené progressivement, ce qui n'est pas le cas ici) Peut-être ai-je mal interprété les derniers chapitres et peut-être la question de Faolan a-t-il tout inventé ? n'est-elle pas résolue comme je l'ai cru, mais toujours est-il que cette thématique tombe comme un cheveu sur la soupe à la toute fin du roman.


Mon avis en résumé



En conclusion, cette chronique est sans doute sévère, et j'en suis vraiment désolée, mais je crois qu'elle retranscrit bien ma déception. Ayant adoré tous les romans d'Aurélie Wellenstein sans exception, même ceux qui étaient supposés moins me plaire comme Cheveux de Foudre ou La fille de Tchernobyl, je ne m'attendais pas à être si mitigée au sortir de ma lecture. Si le roman possède des qualités indéniables, des qualités qu'on retrouve systématiquement dans les romans de cette autrice, Le Dieu Oiseau possède aussi des faiblesses inhérentes au Young Adult. Ces faiblesses du genre se trouvent exacerbées par le décalage qu'elles produisent avec l'univers fascinant, glauque et violent qui aurait mérité une approche plus adulte et une histoire plus mature. En outre, la fin précipitée et l'usage d'un cliché usé jusqu'à la moelle auront définitivement eu raison de mes doutes : Le Dieu Oiseau est assurément le roman que j'ai le moins aimé chez cette autrice. Vraiment dommage.

samedi 18 mai 2019

Forestelle, tome 2, Preciosie, d'Aline Maurice

Titre : Forestelle, tome 2, Preciosie
Auteur : Aline Maurice
Genre : Fantasy
Public visé : Adolescents et Jeunes Adultes
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 528 pages
Maison d'édition : Au Loup Éditions



Cinq fleurs : Je suis conquise
Coup de cœur


Note 5 sur 5



Quatrième de Couverture



Deux ans après son départ de Forestelle, Coline ne sait pas si elle sera un jour en mesure d’y revenir. Mais, lorsqu’elle reçoit une invitation de la part des plus hautes sphères du pouvoir de ce monde parallèle, sa mère finit par accepter de lui rendre le Mantel dont elle a besoin pour retourner là-bas. Accompagnée d’Esteban, elle retrouve un monde qui n’est pas aussi accueillant que dans son souvenir. Des fanatiques hostiles aux Terriens seraient à l’origine de la disparition de la Liante de Preciosie, cité aussi froide que les pierres précieuses qu’elle produit. Très vite, ils comprendront que dans l’ombre se trament de bien sinistres complots.


Avant de partager mon avis de lecture



Si vous suivez mes publications, vous vous souvenez peut-être de ma chronique consacrée au premier roman d'Aline Maurice, Forestelle, La Cité Verte, que j'avais reçu en service presse l'année dernière. Le deuxième tome de cette trilogie m'a de nouveau été proposé par l'autrice en échange d'une chronique et je tiens à le remercier chaleureusement pour cette nouvelle collaboration ! Je remercie également sa maison d'édition pour avoir rendu cela possible !

Sachez que cette chronique ne contiendra pas de spoilers sur le tome 2, mais qu'il est possible que des éléments propres au tome 1 soient mentionnés. Même si je vais faire mon possible pour en disséminer le moins possible... ;-)


Ce que j'ai pensé de « Forestelle, tome 2 » | Critique sans spoilers



Si le premier tome de la trilogie Forestelle m'avait déjà bien plu, ce deuxième tome est encore meilleur à mes yeux.

Comme dans le premier roman, nous découvrons l'histoire grâce aux points de vue de quatre personnages différents. Nous retrouvons trois des quatre narrateurs du tome précédent, à savoir Coline, Esteban et Isarn. Karenn, mon personnage préféré, n'est pas de la partie cette fois-ci et son point de vue est remplacé par celui de Jehanne, un personnage brièvement aperçu dans le premier tome. L'alternance des personnages est, comme dans le premier tome, un choix narratif très intéressant puisqu'il dynamise véritablement l'ensemble du roman. Les personnages sont toujours aussi attachants et intéressants à suivre, et ce deuxième tome leur apporte davantage de nuances et de profondeur. Encore une fois, la part belle est laissée aux personnages secondaires, qui donnent de la consistance à l'ensemble.

Preciosie bénéficie des mêmes points positifs que son prédécesseur, La Cité Verte, sans toutefois souffrir des défauts que j'avais pu relever dans ma première chronique. L'univers de Forestelle est toujours aussi enchanteur et magique, avec une vraie richesse dans sa construction, sa faune et sa flore. Comme Coline, j'étais impatiente de pouvoir me promener à nouveau dans l'immense sylve, parmi les arbrals, et je n'ai pas été déçue. En outre, ce deuxième tome apporte un éclairage bienvenu sur l'organisation des Enchanteresses, sur leur rôle dans la société et sur leurs pouvoirs magiques. J'ai vraiment beaucoup apprécié ce que j'ai découvert sur ces magiciennes, grâce au point de vue de Jehanne qui est le personnage que j'ai le plus apprécié dans ce tome 2. Coline m'a aussi beaucoup touchée, elle a grandi et se montre sous un autre jour.

Le rythme de Preciosie est mieux maîtrisé que celui de La Cité Verte et on est clairement embarqué dans l'aventure dès le premier chapitre. L'histoire s'assombrit nettement par rapport au précédent volet et apporte son lot non négligeable d'enjeux dramatiques, tout en restant dans la ligne éditoriale des romans pour adolescents. En ce sens, mon seul regret viendrait du caractère un brin caricatural du couple régnant sur la cité de Preciosie. Même s'ils sont fort bien dépeints dans leur rôle de vilains et qu'on passe très vite outre cette caractérisation qui s'adapte assez bien, finalement, au lectorat visé par le roman. 

Les derniers chapitres procurent de nombreuses révélations et ouvrent la porte au troisième tome, faisant de Preciosie un roman bien moins fermé que ne l'était le premier roman, dont l'histoire était plus indépendante. Ayant énormément apprécié les enjeux posés par ce deuxième tome, et notamment par ses derniers chapitres, j'attends la suite avec encore plus d'impatience !


Mon avis en résumé



Preciosie est un vrai coup de coeur ! J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce deuxième tome de la trilogie Forestelle. L'histoire et les personnages du roman sont vraiment soignés, et l'univers de ce monde magique est toujours aussi bien retranscrit par l'autrice. Les quelques défauts du premier tome sont largement gommés grâce à l'approfondissement des personnages et au développement d'une intrigue principale plus sombre. Ce tome 2 gagne donc en maturité, comme ses personnages, plus nuancés et encore plus attachants. Les évènements dépeints dans les derniers chapitres laissent imaginer un troisième tome plus épique ! Vivement la suite !

mardi 19 mars 2019

Mers mortes d'Aurélie Wellenstein

Titre : Mers Mortes
Auteur : Aurélie Wellenstein
Genre : Fantastique, Post-Apocalyptique
Public visé : Adultes et jeunes adultes
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 368 pages
Édition : Scrinéo



Quatre fleurs et demi : : J'ai beaucoup aimé

Note 4,5 sur 5



Quatrième de Couverture


Mers et océans ont disparu. L'eau s'est évaporée, tous les animaux marins sont morts. Des marées fantômes déferlent sur le monde et charrient des spectres avides de vengeance. Requins, dauphins, baleines..., arrachent l'âme des hommes et la dévorent. Seuls les exorcistes, protecteurs de l'humanité, peuvent les détruire. Oural est l'un d'eux. Il est vénéré par les habitants de son bastion qu'il protège depuis la catastrophe. Jusqu'au jour où Bengale, un capitaine pirate tourmenté, le capture à bord de son vaisseau fantôme. Commence alors un voyage forcé à travers les mers mortes… De marée en marée, Oural apprend malgré lui à connaître son geôlier et l’objectif de ce dangereux périple. Et si Bengale était finalement la clé de leur salut à tous ?


Avant de partager mon avis de lecture


J'ai eu l'immense plaisir de recevoir le dernier roman d'Aurélie Wellenstein en échange d'une chronique, grâce à une opération Masse Critique privilégiée sur le site Babelio.com Inutile de vous dire que j'ai bondi de joie en découvrant cette invitation ! Vous savez tous comme j'adore les romans de cette autrice : Le Roi des Fauves, Les loups chantants ou La mort du temps pour ne citer que ceux-là !


Ce que j'ai pensé de « Mers Mortes » | Critique sans spoilers


Lundi 18 mars 2019, une baleine s'échoue et meurt aux Philippines, l'estomac rempli de 40 kilos de plastiques. Difficile pour Mers Mortes d'Aurélie Wellenstein d'être plus en phase avec cette triste et révoltante actualité...

Le dernier roman de l'autrice est un uppercut sacrément bien placé: il nous frappe de plein fouet et nous laisse K.O. à la fin de cette aventure. Comme d'habitude avec Aurélie Wellenstein, l'écriture est fluide, maîtrisée et addictive. Les mots sont maniés avec intelligence et sensibilité, sur un thème particulièrement fort. Car Mers Mortes est sans aucun doute le roman le plus engagé (pour l'instant) de l'autrice : elle y dénonce, avec beaucoup de talent, le désastre écologique qui tue les océans et leurs habitants. Elle utilise notre présent pour nous livrer un conte cruel et post-apocalyptique où des marées d'animaux fantômes viennent se venger de l'Humanité qui les a complètement anéantis. Elle se sert de la science-fiction et de l'imaginaire pour nous livrer un message écologique percutant.

Comme dans chacun de ses romans, j'ai été conquise par la puissance de son imagination et par l'originalité de son univers (mention spéciale à la description du vaisseau pirate, qui m'a littéralement fait cauchemardé - si, si, je vous jure que j'en ai rêvé la nuit suivante !). Le rythme ne connaît aucun temps mort, c'est encore une fois un vrai page-turner. Si le personnage principal, Oural, m'a moins touchée que la plupart de ses précédents héros (Callista, Yuri ou Lana, l'adolescente de La fille de Tchernobyl) j'ai été particulièrement séduite par le personnage de Bengale. Ce personnage, salopard anti-héros aux motivations complexes, est si ambivalent qu'on ne sait pas si on doit le détester ou l'adorer. Comme tous ceux qui traversent son sillage, le Capitaine du Naglfar a réussi à me fasciner et à me rallier à sa cause. C'est probablement le personnage d'Aurélie que j'ai préféré jusqu'à présent, tout roman confondu.

Je noterai également que j'ai eu du mal à retenir quelques larmes sur la fin du roman. Comme d'habitude, l'autrice n'épargne personne : ni ses personnages, ni ses lecteurs. Les scènes écrites du point de vue des animaux marins tués et torturés par les Humains m'ont complètement retournée. La scène du requin attrapé et taillé en pièces m'a terriblement secouée.

Malgré toutes les qualités que je viens de pointer, Mers Mortes n'est pas le roman d'Aurélie que je préfère. Il s'agit vraiment d'un avis personnel et subjectif, puisque je n'arrive même pas à mettre des mots sur ce que j'ai moins apprécié. Objectivement, ce roman est une pépite, aussi bon que tous les précédents. J'ai juste été un peu moins embarquée, peut-être à cause du héros que j'appréciais un peu moins que d'habitude. Ou peut-être parce que j'ai trouvé que la quête de l'équipage arrivait un poil trop tard. Mais tout est relatif, car comme toujours avec les ouvrages de cette autrice, il ne m'a pas fallu plus de trois jours pour terminer ma lecture (alors qu'il me faut normalement des semaines pour terminer un roman) Bref, à lire sans modération !


Mon avis en résumé


En conclusion, ce nouveau roman d'Aurélie Wellenstein est un ouvrage engagé, traitant d'un sujet d'actualité extrêmement important. L'autrice traite son sujet avec l'intelligence et la finesse qu'on lui connaît. Mers Mortes est un roman coup de poing qui cumule tous les points forts des autres romans de l'autrice : une plume ciselée, une rythme addictif, des personnages tourmentés, et surtout, un imaginaire fascinant et foisonnant. À lire !

vendredi 22 février 2019

Quelques brèves nouvelles



J'avais laissé entendre sur ma page Facebook que je préparais un bilan de l'année 2018 et que je le partagerais très vite... C'était sans compter sur un début d'année 2019 plutôt sportif. Que ce soit du côté professionnel comme du côté personnel, le quotidien ne m'a pas laissé beaucoup de temps, ni d'énergie.

Pourquoi j'ai disparu de la circulation... 


En réalité, pour plusieurs raisons. La première, c'est que je n'ai pas eu beaucoup de disponibilité depuis novembre. Après mon doctorat, j'ai pris une année sabbatique pour récupérer et pour essayer de me recentrer sur ce que j'avais envie de faire. Après cette pause qui n'a pas été aussi récupératrice que je l'avais espérée, j'ai cherché un emploi en accord avec mes qualifications, mais sans succès. Lorsque mes droits au chômage ont été épuisés, la situation s'est complexifiée d'un cran. Ne trouvant toujours pas d'emploi, et après un entretien qui n'a pas débouché alors que la recruteuse m'avait envoyé tous les signaux pour que je croie être prise pour le poste visé, je me suis lancée bille en tête dans la création d'une auto-entreprise.

Mais une auto-entreprise en quoi, me direz-vous ? Et quel rapport avec un blog consacré à l'écriture ? Pour tout vous dire, après de nombreux échanges avec mon amie Marie qui avait créé sa propre entreprise quelques mois plus tôt (que je vous invite à découvrir via sa page facebook), je me suis lancée dans la Rédaction web. Finalement, comme vous le voyez, l'écriture n'est jamais vraiment loin...  La rédaction web consiste à créer du contenu textuel optimisé pour le web, que ce soit pour des sites, des blogs ou les réseaux sociaux. Globalement, il s'agit d'écrire des textes qui répondent au besoin d'information des internautes et à la nécessité de référencement sur les moteurs de recherche grâce aux techniques SEO.

Pour l'instant, cette activité me plaît beaucoup et j'aimerais voir jusqu'où je peux aller. Pour l'instant, c'est quelque chose de nouveau, avec son lot de frustrations liées à un mode de travail précarisé sur des plateformes de rédaction, mais j'aimerais beaucoup expérimenter autrement par la suite. En parallèle de la rédaction web, j'ai trouvé un travail temporaire en tant qu'ingénieure de recherche, à l'université où j'ai fait mon doctorat. J'ai commencé en janvier, ce qui explique également que je n'ai pas eu assez de temps ou d'énergie pour me consacrer à mon blog.

Une écriture en dents de scie... 


Ces nouvelles activités professionnelles ne sont toutefois pas les seules explications. J'ai relativement peu de choses à raconter depuis quelque temps. En effet, même si je continue d'écrire dans mon activité de rédactrice web, il n'en va pas de même pour le côté loisir. Cela fait plus d'un an que je n'ai pas touché à mes projets de fiction. J'ai bien réussi à écrire quelques textes pour le jeu de rôle, mais ce n'est pas non plus très glorieux depuis quelques semaines (en grande partie à cause de mon travail, pour le coup).

Je ne sais pas vraiment comment expliquer cet épisode de page blanche qui s'éternise. J'ai comme perdu l'inspiration et la motivation, mais également l'envie d'écrire. J'aimerais la retrouver, car cela commence à faire long, et en même temps c'est comme si mon processus créatif s'était éteint. Je ne ressens plus le besoin ou l'envie de raconter quelque chose. C'est comme si les personnages qui m'habitaient avant avaient perdu leurs voix et leur ténacité. Les conditions n'ont pas été propices dernièrement, peut-être que ça reviendra doucement avec une situation professionnelle plus stable... Ce qui est curieux, c'est qu'une partie de moi-même est résignée et accepte d'avoir perdu cette vieille amie qu'est l'écriture. Cette partie de moi-même est nostalgique, mais l'écriture ne lui manque pas vraiment. Au sens où l'écriture ne trouve plus sa place dans son quotidien. Mais une autre partie de moi-même voudrait réellement renouer avec l'écriture, car elle fait partie de moi et j'ai du mal à me définir sans elle. C'est compliqué, cette introspection, vous ne trouvez pas ? Si vous avez déjà vécu un moment similaire et/ou si vous avez des idées pour faire rejaillir l'étincelle entre ma vieille amie et moi... je suis tout ouïe.

Tout ça pour dire que, dernièrement, je n'avais rien à dire sur l'écriture. Il me reste toujours les chroniques de lecture, mais avec le temps qui me fait défaut, je lis beaucoup moins. Les chroniques seront donc un peu espacées. Mais je ne désespère pas de retrouver un équilibre très bientôt, quand j'aurais apprivoisé mes nouvelles obligations :)