« La lecture nous donne un endroit où aller lorsque nous devons rester où nous sommes » – Mason Cooley

mercredi 26 septembre 2018

Pourquoi j'aime l'automne



En vérité, je n'aime pas vraiment cette saison. Elle est souvent pénible pour mon moral et ma créativité. Et je mène rarement les projets que j'entame en cette période de l'année. C'est peut-être aussi parce que dans ma région, l'automne est synonyme de grisaille, de vent et de pluie, de froid et de manque de lumière... Pourquoi faire un sujet sur l'automne alors ? Eh bien, c'est justement parce que je n'aime pas cette période et parce qu'elle est compliquée pour mon moral qu'il est important de dresser la liste des choses que j'aime malgré tout ! 

D'après les théories et ouvrages sur le développement personnel, qu'on peut trouver un peu partout sur le web, il est important de conserver un esprit positif et de cultiver l'optimisme. Ce serait en ressassant les choses négatives qu'on génère un mauvais état d'esprit ; alors qu'en forçant notre cerveau à voir les bonnes choses, on finirait par se sentir moins anxieux et de moins mauvaise humeur. Après tout, ce n'est pas en ruminant et en se focalisant sur les tracas du quotidien que notre cerveau peut libérer de la place pour autre chose. Si on se répète constamment que ça ne va pas, comment pourrait-on finir par aller bien ? Notre cerveau finit par imprimer cette morosité de manière systématique. 


Mon conjoint, qui connait ma tendance à me replier sur moi-même dès que l'automne et la grisaille pointent le bout de leur nez, me disait en regardant le temps maussade : je sais que ce temps te déprime, mais pense à toutes ces choses que tu aimes bien faire quand il recommence à faire froid. Comme sortir ton plaid pour lire dans le fauteuil avec une tasse de thé. En fait, il n'a pas tort du tout – euphémisme pour dire qu'il a entièrement raison. Ce n'est pas parce que je n'aime pas l'automne, ni l'hiver, qu'il n'y a pas des choses que j'aime, et que je suis contente de pouvoir retrouver au sortir de l'été. Voici une liste non exhaustive de mes petits plaisirs d'automne :


          Les couleurs chaudes, jaunes et orangées, dont se pare la nature

          Me blottir sous un plaid, avec une tasse de thé, un bon livre et un chat sur les genoux

          Cuisiner et manger des soupes (tout particulièrement le velouté de potiron)

          Faire du cocooning le week-end devant un film, une série ou un jeu vidéo

          Pouvoir ressortir ma collection d'écharpes, pantoufles et grosses chaussettes

          Avoir bien chaud sous la couette

          Sortir faire une promenade quand il fait beau soleil, après plusieurs jours de pluie

          Cuisiner des pâtisseries moelleuses et réconfortantes (comme des gâteaux à la pomme)

          Penser aux fêtes de fin d'année, aux décorations du sapin et aux cartes de vœux en scrapbooking

          Aller aux Halliennales, salon littéraire dédié à l'imaginaire et organisé tout près de chez moi

          Prendre une boisson chaude quand on vient de l'extérieur

          La fraîcheur qui rougit les joues quand on fait une promenade

        ☼  Écouter la pluie tomber en étant emmitouflée dans un plaid

          Pouvoir cuisiner des plats consistants et mijotés

          Acheter un nouveau jeu Pokémon (les derniers opus ont tous été commercialisés en automne)





La saison automnale ne manque finalement pas de petits et grands plaisirs. C'est même tendance – n'avez-vous jamais entendu parler du Hygge, ce mode de vie danois qui privilégie les moments douillets, confortables et cocoonings pour survivre à l'hiver ? Quant aux activités, l'automne bouillonne d'idées et d'initiatives pour les lecteurs et auteurs : la reprise des séries et la rentrée littéraire (septembre), le mois de l'imaginaire (octobre), le Nanowrimo (novembre), ect. De quoi bien s'occuper ! Et vous, quels sont vos petits plaisirs d'automne ?

dimanche 2 septembre 2018

Forestelle, La Cité Verte, d'Aline Maurice

Titre : Forestelle, tome 1, La Cité Verte
Auteur : Aline Maurice
Genre : Fantasy
Public visé : Adolescents et Jeunes Adultes
Année de parution : 2018
Nombre de pages : 516 pages
Maison d'édition : Au Loup Éditions



Quatre fleurs : J'ai beaucoup aimé

Note 4 sur 5



Quatrième de Couverture


Forestelle… Un monde mystérieux où les habitants vivent dans des arbres immenses et où rôdent de dangereuses créatures. La jeune Coline s’y retrouve brutalement projetée, seule en pleine nuit au cœur de la forêt, après avoir enfilé un étrange vêtement découvert dans le double-fond d’une malle.
Alors que Coline essaie de comprendre son rôle de « Liante », sa mère, Karenn, remue ciel et terre pour la retrouver. Déterminée à rechercher sa fille perdue, elle n’hésitera pas à mettre sa vie en danger lors d’un passage périlleux vers ces contrées inconnues.


Avant de partager mon avis de lecture


J'ai reçu le premier tome de Forestelle en « service presse » : c'est-à-dire que j'ai reçu le roman en échange d'une chronique. C'est la première fois que je suis sollicitée pour ce genre de service (si on excepte les Masses critiques de Babelio auxquelles je participe, et qui fonctionnent un peu de la même façon). Je remercie l'auteure, Aline Maurice, et sa maison d'édition, pour la confiance qu'ils m'ont accordée ! J'ai été ravie de cette première expérience. Il faut dire que je suis le projet d'Aline Maurice depuis quelques années déjà et que je suis très contente d'avoir enfin pu tenir le roman terminé entre mes mains.C'est parti pour la chronique !


Ce que j'ai pensé de « Forestelle, tome 1 » | Critique sans spoilers


Malgré une couverture splendide, réalisée par la talentueuse Tiphs, on pourrait être tenté de reposer ce roman à la lecture du quatrième de couverture, qui semble suggérer un énième récit initiatique où un(e) jeune adolescent(e) est projeté(e) dans un monde parallèle, où il/elle devra comprendre son rôle et trouver sa place dans ce nouveau monde magique. Ce serait manquer un agréable moment de lecture que de s'en tenir là et de ne pas poursuivre l'aventure Forestelle...

L'idée de base du premier roman d'Aline Maurice n'a rien d'original, je vous l'accorde. Une jeune adolescente prénommée Coline se retrouve, par erreur, propulsée dans un royaume fantastique et magique, Forestelle. L'originalité de ce premier roman vient, à mon sens, du fait que l'auteure donne la parole à une catégorie souvent oubliée par la fantasy des mondes parallèles : les parents ! Dans Forestelle, on ne suit pas seulement les aventures de Coline, mais également celles de Karenn, sa maman, qui est bien résolue à retrouver sa fille disparue. J'ai trouvé que ce point de vue apportait vraiment un énorme plus au roman d'Aline Maurice : je l'ai trouvé original et fort rafraîchissant. Vous l'aurez peut-être compris, mais mon personnage préféré n'est autre que Karenn.

En outre, nous avons affaire à un roman chorale, c'est-à-dire un roman qui est raconté de plusieurs points de vue. Nous suivons tour à tour plusieurs personnages : Coline, sa mère Karenn, un autre adolescent nommé Esteban, ainsi qu'un habitant de Forestelle prénommé Isarn (et dont le point de vue est très intéressant à suivre). À nouveau, j'ai trouvé que le fait de donner le point de vue de quatre personnages différents apportait un vrai plus à cette histoire : Aline Maurice réussit à dynamiser son récit grâce à cette diversité de points de vue. Alterner entre les différents protagonistes m'a beaucoup plu, d'autant plus que j'ai trouvé les quatre personnages attachants. Dans Forestelle, on trouve également une belle palette de personnages secondaires, bien construits et intéressants, que j'espère voir développés dans la suite.

Par ailleurs, il faut également souligner la créativité et la grande inventivité de l'auteure pour la création de son monde. Le royaume de Forestelle est enchanteur, magique et poétique, avec beaucoup de bonnes idées et bonnes trouvailles qui rendent ce monde parallèle tangible et vivant. J'ai adoré me promener à travers l'immense sylve (forêt) aux arbrals gigantesques, aux créatures dangereuses et aux plantes magiques. Aline Maurice a en effet su inventer une faune et une flore spécifiques pour son monde, ce qui accentue encore plus le dépaysement.

Les réserves que je peux avoir quant à ce premier tome viennent en grande partie des facilités que j'ai pu ressentir face à la résolution de certaines scènes - facilités qui me semblent davantage s'adresser à un public jeune. En particulier, je pense à la progression du personnage d'Isarn. Plutôt inattendue, elle m'a paru assez radicale, avec quelques facilités. Même si j'ai adoré la voix de ce personnage, j'ai eu parfois du mal à comprendre ses motivations. En outre, j'ai ressenti quelques petites lenteurs et répétitions à certains moments du roman. Toutefois, ces réserves m'ont semblé mineures par rapport aux bonnes choses trouvées dans ce roman, et par rapport au plaisir que j'ai pu prendre à le lire.


Mon avis en résumé


Un très bon moment de lecture. Aline Maurice signe un premier tome de qualité, avec une diversité de personnages bien construits, intéressants et attachants, qui se promènent dans un royaume magique plein de poésie. J'ai particulièrement apprécié le point de vue de Karenn, la mère de Coline, qui apporte une vraie originalité à ce roman. Quelques petites facilités scénaristiques et quelques moments répétitifs m'auront moins convaincue, sans pour autant gâcher l'ensemble de ma lecture. Je lirai la suite avec grand plaisir !