« La lecture nous donne un endroit où aller lorsque nous devons rester où nous sommes » – Mason Cooley

mercredi 24 août 2016

Les loups chantants d'Aurélie Wellenstein


Les loups chantants Wellenstein
 
Cinq fleurs : Je suis conquise


Titre : Les loups chantants
Auteur : Aurélie Wellenstein
Genre : Fantasy
Public visé : Jeunes adultes, Adultes
Année de parution : 2016
Nombre de pages : 265 pages (Éditions Scrineo)

Quatrième de Couverture : Frappée par une maladie rare, la peau de Kira se couvre de glace. Dans quelques jours, la jeune fille sera devenue une statue, prisonnière de son propre corps. Pour la sauver, son frère, Yuri, s'élance avec son attelage de chiens de traîneaux à travers les mille kilomètres de steppes glacées qui les séparent l'hôpital. Mais aussitôt partis, une meute de loups psychiques les prend en chasse. Les prédateurs s'infiltrent dans l'esprit du jeune homme, et la louve de tête lui souffle alors un terrible secret : elle est son ancienne petite amie. Celle qu'il avait crue morte, un an auparavant.

Rêve, folie, piège mortel ou réalité ? Tout en se battant pour sauver sa sœur, Yuri va devoir affronter les fantômes de son passé.

Ce que j'en ai pensé  : Après avoir été séduite par deux autres romans d'Aurélie Wellenstein (dont les chroniques sont disponibles sur mon blog), Les loups chantants viennent conforter mon sentiment : j'adore ce que nous propose cette auteure. Avec ce nouveau roman, Aurélie Wellenstein nous emmène dans un univers froid et glacial, celui des steppes enneigées et de l'hiver ; mais pas n'importe quel hiver. Un hiver redoutable, hostile et magique qui ne facilitera pas la tâche de nos héros dans leur course effrénée pour sauver Kira, victime d'un mal qui la ronge et la transforme en glace. Comme dans le Roi des Fauves, c'est une véritable course contre la montre qui s'instaure dès les premières pages.La tension est palpable tout au long du roman ; et Aurélie Wellenstein réussit encore une fois à nous tenir en haleine grâce à sa plume dynamique et efficace.

L'ambiance hivernale, glaciale, m'a beaucoup séduite ; tout comme l'univers construit autour du redoutable blizzard - ses légendes, ses divinités, ses créatures.  La magie dont se servent les personnages pour affronter le courroux hivernal m'a également conquise. À l'instar des autres romans de l'auteure, les héros sont attachants et bien caractérisés. J'ai particulièrement aimé Yuri, le personnage principal de cette aventure, et les thématiques qui lui sont associées. Yuri est un jeune homme tourmenté par le deuil et le chagrin suite à la disparition de son grand amour ; mais également tourmenté par le fol espoir de retrouver celle qu'il n'arrive pas à oublier. Tourmenté aussi par le destin qui s'acharne contre lui : pas encore remis de la disparition de sa fiancée, Yuri doit endurer un long périple à travers le blizzard pour sauver sa sœur et ne pas perdre une nouvelle fois un être cher. Comme dans le Roi des Fauves, l'aventure est sombre, teintée de pessimisme et de fatalisme, et l'auteure nous emmène où on ne l'attend pas.

Qu'ils soient ordinaires, comme les chiens d'attelage, ou magiques, comme les loups chantants, les animaux sont soigneusement et intelligemment mis en scène. Ils occupent une place centrale dans le roman, mais leurs instincts et leur animalité ne sont pas dénaturés pour servir l'intrigue. Ce sont des animaux et agissent comme tels. C'est un élément qui m'avait déjà beaucoup plu dans Chevaux de foudre. 

Attention, léger spoiler pour terminer : Le seul bémol pour moi, ce sont les références à notre monde et notre époque ; qui m'ont sortie de ma lecture lorsqu'elles ont été introduites la première fois. J'ai pensé, en lisant les premières pages, qu'il s'agissait d'un univers médiéval, inventé de toutes pièces, alors quand les premiers éléments contemporains ont été évoqués par l'un des personnages, j'ai été surprise et un peu déçue. Mais ça n'a pas entaché la suite de l'histoire et le plaisir que j'ai eu à la lire.


Mon avis en résumé : Un livre que je recommande chaudement (sans mauvais jeu de mot) Je lis rarement un roman aussi vite ! J'ai été aspirée dans l'univers glacial des Loups chantants, happée par la course effrénée des héros, envoûtée moi aussi par le chant des loups. Ou peut-être devrais-je dire par la plume d'Aurélie Wellenstein : la lecture de ce troisième roman confirme que ses histoires savent toujours me séduire. 
 

lundi 22 août 2016

Ray’s Day 2016



Aujourd'hui, nous sommes le 22 août et nous célébrons le Ray's Day, en hommage à l'écrivain et passionné de lecture, Ray Bradbury. Cette journée est dédiée à la lecture, aux auteurs et aux livres ; et j'avais déjà pu écrire un article l'année dernière pour parler de mon profil de lectrice. Comme le rappelle le blog de l'initiative : « Chacun célèbre la lecture comme il l'entend. L'essentiel, c'est que ça reste gratuit et partageable. » Cette année, je n'ai pas prévu d'article spécifique, mais beaucoup d'autres personnes se font une joie de célébrer cette journée en publiant en lecture libre des nouvelles, des textes, des articles de blog ou des vidéos. Par exemple, les éditions Voy'el proposent de découvrir gratuitement leur collection e-court ; profitez-en ! 

De mon côté, je profite de cette journée pour parler d'une autre initiative qui aura lieu dans une quinzaine de jours, et qui vise à promouvoir les lectures de l'imaginaire :

« Le 1er septembre, j’achète un livre/ebook de 
Science-Fiction/Fantastique/Fantasy/Horreur francophone »



« Cette opération consiste (...) à inciter les lecteurs à acheter au moins un livre ou ebook de Science-Fiction/Fantastique/Fantasy/Horreur francophone ce jour-là, afin de soutenir et découvrir les nombreux talents de la francophonie dans les divers genres des littératures de l'imaginaire. » Présentation de l'opération par Gaëlle Dupille, fondatrice de l'Invasion des Grenouilles, projet visant à promouvoir la littérature fantastique francophone.

2016 sera la troisième édition de cet évènement et j'avais déjà participé l'année dernière, en achetant La pelote d'épingles de Cécile G. Cortes. Je compte bien récidiver cette année ! Le principe est simple : le 1er septembre, pour soutenir la littérature francophone (et pas seulement française), achetons au moins un livre papier ou numérique appartenant au registre de l'imaginaire. N'hésitez pas à en parler autour de vous ou à vous inscrire sur la page Facebook de l'évènement.

Pourquoi une telle initiative ? Parce que les auteurs francophones sont souvent boudés par les lecteurs, qui leur préfèrent les auteurs anglophones. Souvent, c'est parce qu'il y a une méconnaissance de la littérature de l'imaginaire francophone  : certains pensent que la SFFF française n'existe pas ou peu ; qu'elle se résume à quelques ouvrages. Or, les auteurs francophones ont eux aussi de très belles œuvres à nous proposer ! D'ailleurs, j'ai longtemps cru que les anglophones avaient dominé ma culture livresque : mais c'est faux. Bon nombre de mes lectures adolescentes ou de jeune adulte étaient françaises ; beaucoup de mes livres préférés sont francophones : La Quête et Les Mondes d'Ewilan de Pierre Bottero ; La malédiction de l'anneau d'Édouard Brasey ; La trilogie des Elfes de Jean-Louis Fetjaine ; Chroniques du pays des mères d'Élisabeth Vonarburg ; Khanaor de Francis Berthelot ; etc. pour ne citer que les plus grandes œuvres francophones qui m'ont inspiré. 

Je vous invite à consulter l'article de Zahardonia, sur son blog Monde Fantasy : elle y répertorie des maisons d'édition et des auteurs auto-publiés francophones. De mon côté, je vous propose une petite liste non exhaustive (et pas du tout subjective) de livres à acheter pour l’occasion. Il s'agit de livres que j'ai déjà lus, de livres sur ma pile à lire ou ma liste d'envie, et/ou des livres de connaissances et amis, dont j'ai entendu du bien ! En espérant vous donner un panel hétéroclite :

     • Chrysalide d'Ivan Kwiatkowski ; E-courts des éditions Voy'el
     • Les enfants du passé de Luce Basseterre ; Voy'el 
     • Le Roi des Fauves d'Aurelie Wellenstein ; Scrinéo
     • La Caverne des centaures mâles de Marie-Catherine Daniel ; Mythologica
     • La Guerrière Fantôme (T.1) de Lise Syven ; Du Riez
     • Le Jarwal de Patricia Le Sausse ; Du Riez  
     • Yggdrasil : La Prophétie de Myriam Caillonneau ; auto-éditée
     • Le Chasseur de Sorcières d'Angel M. Meynard ; Éditions Flammèche
     • Sagas des Neuf Mondes de Pierre Efratas ; Éditions Flammèche 
     • Aila et la magie des fées de Catherine Boullery ; UPblisher
     • Les Neiges de l'éternel de Claire Krust ; ActuSF
     • Draconis Lex, huitième numéro de la revue Etherval
     • Isulka la Mageresse (T.1) de Dorian Lake ; Lune Écarlate
     • Les cordes écarlates d'Andréa Deslacs, Fantasmagorie
     • Drôle de mort de Sophie Moulay, Numeriklivres
     • Le septième guerrier-mage de Paul Béorn, Bragelonne

Vous pouvez également vous inspirer de mes chroniques de lecture. Comme l'année dernière, j'hésite encore sur le titre que j'achèterai ce jour-là, mais j'ai quelques petites idées... Peut-être avez-vous des suggestions à me proposer ? Avez-vous déjà choisi votre/vos livre(s) ?

mercredi 17 août 2016

Doit-on critiquer un livre qu'on n'a pas aimé ?



Doit-on critiquer un livre qu'on n'a pas aimé ?

Cette question, je l'entends régulièrement dans les espaces communautaires que je fréquente – blogs & forums. Elle revient comme une rengaine. Que je l'entende et que je me la pose de temps à autre, cela n'a rien d'étonnant : lorsqu'on écrit soi-même ;  lorsqu'on côtoie des lecteurs, des auteurs ou des acteurs de l'édition ; lorsqu'on rencontre personnellement des auteurs et lorsqu'on tisse des liens affectifs avec certains écrivains ; lorsqu'on est au fait du travail abattu pour terminer un livre ; lorsqu'on a conscience du poids des critiques et du mal qu'elles peuvent faire – pour parfois l'avoir vécu soi-même ; la question se pose avec d'autant plus d'acuité. Dans un tel contexte, il me semble normal et compréhensible que certains lecteurs décident d'arrêter de chroniquer les livres qu'ils n'ont pas aimés. 

Depuis le début du mois d'août, la blogosphère littéraire s'agite à nouveau face à cette question. Le débat a été relancé par un article publié par une auteure, Roznarho : « Pourquoi : il ne faut pas chroniquer un livre qu’on n’a pas aimé ou pas compris » – un titre provocateur, pour un article pas moins frondeur. Je vous laisse en juger si la lecture vous en dit. Pour ma part, je comprends les réserves de ceux qui ne veulent pas ou plus chroniquer des livres qu'ils n'ont pas aimés. Ou le choix de parler uniquement des livres qui ont plu. En revanche, les arguments tels que le « chantage affectif » ou « l'illégitimité des lecteurs à donner un avis » passent mal chez moi. 

Je considère que tout le monde a le droit de donner son avis ; et ce n'est pas parce que certains font le choix de ne pas chroniquer négativement que nous sommes tous obligés d'en faire de même. Le faux-argument de la légitimité à parler de son expérience de lecture (reposant souvent sur les postulats que le lecteur n'a pas compris ce qu'il lisait ou que le lecteur ne sait pas ce qu'écrire un livre signifie) est, pour moi, d'une pauvreté argumentative absolue, quand on essaye de convaincre un auditoire qu'il ne faut pas donner son avis. Il est d'ailleurs consternant de voir que la légitimité du lecteur est remise en cause dans le cas des critiques négatives, mais relativement peu quand il s'agit de critiques positives. Si les avis sont sans consistance, sans arguments, mais qu'ils glorifient l'auteur et son œuvre sans étayer leurs propos, étonnamment, on trouve rarement à y redire.

En tant que lectrice, rien ne m'agace tant que la pléthore d'avis positifs sur un livre qui souffre pourtant bel et bien de défauts. On peut adorer un livre qui a des faiblesses, et avoir l'honnêteté de reconnaître qu'il n'est pas parfait (ce n'est d'ailleurs pas ce qu'on lui demande, mais c'est un autre débat) Et alors, quand de surcroît, les seuls avis négatifs se font systématiquement lynchés par la vindicte publique... Si vous ne voyez pas de quoi je parle, prenez des sites comme Amazon (ou Babelio) : vous y croiserez des cas de lynchage de critiques négatives, notamment sur des livres auto-édités ayant un relatif succès. On y accuse le lecteur de ne pas avoir lu (ou acheté) le livre ; de ne pas avoir compris le livre ; d'être un auteur raté, jaloux et aigri ; ou d'être un écrivain auto-édité concurrent ; voire même d'avoir une dent contre l'auteur du livre. 
       



Alors, quel est mon avis sur la question ? 

Si vous lisez mes chroniques de lecture, vous connaissez déjà la réponse. Pour moi, on peut dire, sans problème, qu'on a passé un mauvais moment en compagnie d'un livre. Est-ce utile de le faire ? Tout dépend de votre mode de fonctionnement. Si vous chroniquez toutes vos lectures, ne pas chroniquer un livre qui a déplu peut être perçu comme un manque de franchise (même s'il peut y avoir un tas de raisons derrière ce choixmanque de temps, pas grand-chose à dire, livre déjà chroniqué des dizaines de fois, etc.). Chroniquer un livre qui a déplu, mais dire que vous avez adoré, c'est malhonnête. En revanche, si vous ne présentez que vos coups de cœur littéraires, il me semble inutile, voire mesquin, de, tout à coup, présenter une œuvre pour la descendre ! Pour moi, il faut être cohérent avec soi-même. Dans mon cas, je chronique toutes mes lectures terminées. Je lis assez peu, j'ai donc le temps de faire une fiche pour chaque roman.

Il faut également s'interroger sur les raisons qui nous poussent à écrire des chroniques de lecture : pourquoi et pour qui ? Cela peut être pour faire découvrir des œuvres spécifiques ; pour répondre à un service de presse (recevoir un livre en échange d'une chronique) ; pour partager son sentiment concernant une lecture ; pour se rappeler de ce qu'on a aimé ou moins aimé dans un livre ; etc. Est-ce que vous écrivez pour vous, pour les écrivains et/ou maisons d’édition, pour les lecteurs ? Pour tout le monde ? Dans mon cas, j'écris avant tout pour partager mon expérience avec d'autres lecteurs. Quand je termine un livre, j'aime pouvoir discuter de ce qui m'a plu ou déplu (et c'est pareil pour un film, une série, un jeu vidéo, etc.) J'aime m'extasier devant les éléments qui m'ont conquise ; à l'inverse, j'aime pouvoir évacuer la frustration que j'ai pu ressentir sur certains points. Je le fais donc pour moi, mais aussi pour les autres lecteurs qui seraient éventuellement intéressés. 

Quelle utilisation des commentaires, par ailleurs ? 

Personnellement, je ne m'arrête pas à une chronique négative pour mes choix de lecture. En général, je lis assez peu les critiques avant de me lancer. Je m'y intéresse davantage post-lecture ; pour voir ce que les autres en ont pensé, pour comparer nos expériences de lecture, pour voir si j'ai aimé les mêmes choses que les autres, etc. Si je m'intéresse aux critiques avant de me lancer dans une lecture, c'est parce que j'hésite – c'est-à-dire que le résumé et la couverture n'ont pas suffi à me convaincre. Dans ces cas-là, je recoupe les avis positifs et négatifs, pour voir ce qui ressort le plus souvent. Enfin, il m'est peut-être déjà arrivé de vouloir lire un livre parce que quelqu'un en a fait les louanges ; mais, à l'inverse, je ne crois pas m'être déjà détournée d'un livre que je voulais lire parce que quelqu'un disait ne pas l'avoir apprécié. Parfois, il m'arrive même d'être encore plus intriguée par un livre qui aurait reçu des avis négatifs ou mitigés. Ce n'est pas fréquent, mais ça arrive parfois.  


Critiquer un livre qu'on n'a pas aimé, oui, mais pas n'importe comment. 

Si je considère que critiquer négativement ne pose pas de problème, en revanche, je n'aime pas critiquer négativement sans argumenter, sans nuancer. Déjà, parce que dire qu'un livre, c'est de la merde ; ce n'est pas respectueux de toutes les personnes qui ont cru et investi dans ce projet, à commencer par l'auteur qui y a consacré son temps, son énergie, sa passion. C'est complètement stérile. Ensuite, ce n'est pas parce que je n'ai pas apprécié la lecture que ce sera le cas pour tout le monde. Enfin, à moins de tomber sur un livre vraiment catastrophique et qui ne réponde pas du tout à mes goûts et attentes, je considère qu'il y aura toujours des points positifs à soulever. Cela ne veut pas dire que ça rattrapera les points négatifs ; mais je suis convaincue que tout irait mieux si les gens n'oubliaient pas de nuancer leurs propos, de temps à autre (et c'est valable pour tous les domaines, pas uniquement les chroniques littéraires). 

Et pour les auteurs débutants ou peu connus ? 

Je crois qu'il faut également faire preuve d'indulgence dans certains cas – les jeunes auteurs ; les auteurs débutants ; les auteurs auto-édités ; les fanzines ; etc. C'est un point de vue très personnel, qui ne sera peut-être pas partagé, mais je ne crois pas qu'on puisse lire de la même façon le livre d'un auteur plusieurs fois publié, dans de grosses maisons d'édition, et le premier livre d'un auteur publié dans une petite maison d'édition, ou le premier livre d'un auteur auto-publié. Je serai intransigeante dans le premier cas sur certains points (coquilles traînant dans le texte, par exemple) ; moins dans le second. Cela ne veut pas dire que je vais ériger en Coup de cœur une lecture agréable et divertissante uniquement parce qu'elle a été écrite par un auto-publié ou un auteur débutant ; mais je serai moins sévère sur les petites faiblesses du roman (ce qui, à nouveau, ne signifie pas que je ne vais pas les souligner dans ma chronique – mais leur impact sur mon ressenti global sera atténué) 

En revanche, si ce sont des défauts qui gâchent complètement mon expérience de lecture, je ne serai pas plus indulgente que pour un livre publié par une grande maison d'édition. Le fait d'être auto-édité ou édité dans une petite maison d'édition ne devrait pas, pour moi, obliger les lecteurs à museler leur ressenti, sous prétexte que cela peut faire du tort à l'auteur (et aux personnes qui gravitent autour). Proposer un livre au public, c'est prendre le risque qu'il ne plaise pas. Aux lecteurs la liberté de dire ou taire pourquoi l'ouvrage a déplu. 

Pour conclure, j'ajouterais que je n'ai jamais dû chroniquer négativement un livre d'un(e) auteur(e) que je côtoie ; mon avis est donc peut-être biaisé. En revanche, j'ai déjà chroniqué des romans d'auteurs qui pouvaient potentiellement passer sur mon blog ; et il est vrai que dans ces cas-là, je redoublais de prudence dans le choix de mes mots. J'ai essayé de rester fidèle à mon ressenti, tout en expliquant honnêtement ce que j'avais aimé et ce que je n'avais pas aimé. C'est un exercice délicat, humainement parlant, car le glissement entre le livre et l'auteur peut s'opérer très vite. Ce n'est pas parce qu'on critique un roman qu'on critique la personne ; et je pense qu'il faut toujours rester vigilant à ce propos. Je conçois donc complètement qu'on puisse décider du jour au lendemain d'arrêter les chroniques quand on est soi-même écrivain et que les livres lus sont ceux d'amis. 



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