J'entends souvent dire que l'écriture est un travail de longue haleine, exigeant de l'endurance et de la rigueur. S'astreindre à écriture régulièrement, tous les jours ou presque, serait la clé du succès pour parvenir à poser un point final à ses projets. Pour ceux qui exercent une activité professionnelle, concilier l'écriture avec le travail, la famille, les amis, les autres loisirs... peut s'avérer compliqué. Et lorsque s'ajoutent des problèmes de santé, d'emploi du temps, de fatigue, de stress, d'inspiration, de motivation, quelle place reste-t-il pour l'écriture ? Parfois, aucune. Viennent alors la culpabilité de ne pas avoir écrit une ligne depuis des jours ; le sentiment d'être dépassé par les évènements ; la perte de confiance en sa plume, en ses personnages, en sa capacité à raconter une histoire ; et finalement, la plus dramatique des conséquences de ce cercle vicieux : ne plus prendre plaisir à écrire.
Perdre complètement l'envie de s'y remettre.
Ce n'est pas une fatalité. Certaines périodes sont propices à l'écriture ; d'autres non. C'est difficile à accepter, mais on ne peut pas toujours être au top de sa forme - certains y arrivent sûrement, mais il faut apprendre à connaître et accepter ses propres limites. Son propre rythme. J'entends souvent dire qu'il faut se forcer à écrire, même une ligne par jour, pour ne jamais perdre la main. Pour moi, ce n'est pas envisageable. Depuis le début de l'année, j'ai perdu l'inspiration, la motivation, le courage et l'envie de plancher sur mes textes. Je suis dans une période compliquée de ma vie ; et l'écriture ne trouve plus sa place à cause de mon état d'esprit (humeur, fatigue, disponibilité). J'ai presque envie de comparer l'évolution de mon ressenti aux cinq phases du deuil :
• Première phase - Le déni : On commence par minimiser le manque d'inspiration, de temps ou de motivation. On se dit que c'est passager, que ce n'est pas bien méchant si on n'a rien écrit depuis plusieurs jours, voire depuis plusieurs semaines. Dès qu'on a un moment de libre, on réussira à s'y remettre.
• Deuxième phase - La colère : On a réalisé que ce n'était peut-être pas qu'une simple passade comme on l'avait d'abord pensé. On est en colère contre soi-même parce que les mots ne viennent plus - ou plus comme on voudrait qu'ils viennent. On est en colère parce qu'on s'est laissé déborder ; on culpabilise de ne plus réussir à écrire. Ou de simplement ne plus en avoir envie.
• Troisième phase - Les négociations : Le marchandage, ça ne prend pas avec notre Muse. On voudrait qu'elle soit sympa pour une fois et qu'elle nous laisse écrire au moins un paragraphe, une ligne même... mais elle refuse obstinément de s'abaisser à être sollicitée tous les 36 du mois, quand on a un quart d'heure à lui consacrer entre les courses du vendredi soir et le repas de famille dominical.
• Quatrième phase - La dépression : On a enfin ouvert les yeux. On a compris que cette période de notre vie n'était pas conciliable avec l'écriture, qui a besoin de régularité, d'un bon état d'esprit, mais aussi de temps et d'investissement. Toutes ces choses, on n'est pas en mesure de les fournir pour l'instant. On se sent triste et coupable de ne pas réussir à écrire un pathétique petit paragraphe. On se trouve mauvais, nul, inutile. On commence à remettre en cause sa capacité à écrire un roman, à raconter une histoire ; on perd confiance en sa plume, en ses personnages, en son monde... On se dit que, de toute façon, on n'intéressera jamais personne. Alors, qui ça peut bien affecter qu'on arrête d'écrire ?
• Première phase - Le déni : On commence par minimiser le manque d'inspiration, de temps ou de motivation. On se dit que c'est passager, que ce n'est pas bien méchant si on n'a rien écrit depuis plusieurs jours, voire depuis plusieurs semaines. Dès qu'on a un moment de libre, on réussira à s'y remettre.
• Deuxième phase - La colère : On a réalisé que ce n'était peut-être pas qu'une simple passade comme on l'avait d'abord pensé. On est en colère contre soi-même parce que les mots ne viennent plus - ou plus comme on voudrait qu'ils viennent. On est en colère parce qu'on s'est laissé déborder ; on culpabilise de ne plus réussir à écrire. Ou de simplement ne plus en avoir envie.
• Troisième phase - Les négociations : Le marchandage, ça ne prend pas avec notre Muse. On voudrait qu'elle soit sympa pour une fois et qu'elle nous laisse écrire au moins un paragraphe, une ligne même... mais elle refuse obstinément de s'abaisser à être sollicitée tous les 36 du mois, quand on a un quart d'heure à lui consacrer entre les courses du vendredi soir et le repas de famille dominical.
• Quatrième phase - La dépression : On a enfin ouvert les yeux. On a compris que cette période de notre vie n'était pas conciliable avec l'écriture, qui a besoin de régularité, d'un bon état d'esprit, mais aussi de temps et d'investissement. Toutes ces choses, on n'est pas en mesure de les fournir pour l'instant. On se sent triste et coupable de ne pas réussir à écrire un pathétique petit paragraphe. On se trouve mauvais, nul, inutile. On commence à remettre en cause sa capacité à écrire un roman, à raconter une histoire ; on perd confiance en sa plume, en ses personnages, en son monde... On se dit que, de toute façon, on n'intéressera jamais personne. Alors, qui ça peut bien affecter qu'on arrête d'écrire ?
• Cinquième phase - L'acceptation :
On a pris suffisamment de recul pour se dire que « non, je n'ai plus envie d'écrire pour l'instant, mais ce n'est pas une fatalité. Mon esprit n'est pas disponible pour le moment, trop occupé qu'il est
par mes problèmes quotidiens, mais les choses s'arrangeront. Et
lorsqu'elles se seront arrangées, mon envie d'écrire reviendra. Comme elle
l'a toujours fait jusqu'à aujourd'hui. » En attendant, le meilleur qu'on puisse faire, c'est de s'aérer l'esprit, se changer les idées et alimenter son imagination en se promenant, en lisant, en regardant des films ou des séries, en écoutant de la musique, en jouant à des jeux vidéos... L'inspiration peut-être n'importe où. Et l'envie d'écrire ne reviendra pas en ressassant la même rengaine : pourquoi je n'arrive plus à écrire ?
Certes, c'est triste d'avoir perdu le goût de l'écriture... mais écrire ne devrait jamais devenir une corvée. C'est avant tout une passion. Si le cœur et l'esprit ne sont pas à l'ouvrage, il ne peut rien résulter de bon.
Pour aller plus loin :
Dédramatiser l'écriture par Mécanismes d'Histoire
Coucou Edel-Weiss ! Je t'envoie mille ondes positives pour cette période qui te traverse ! Je sais ce que tu ressens, j'ai vécu exactement la même chose il y a 3 ans. Des soucis personnels et un moral en berne m'a fait douter de mon écriture. j'ai fait une pause, comme tu le dis si bien, j'ai pris du recul, en ne sachant pas combien de temps cela prendrait mais il fallait que je me reconstruise avant de replonger dans l'écriture (et d'en avoir envie !) Trois après, je suis reboostée à bloc (et je viens de poser le point final de mon premier jet). Je ne peux te souhaiter que la même chose. Prends soin de toi ! <3
RépondreSupprimerMerci pour tes adorables encouragements, Manihola :)
SupprimerJe suis très contente pour toi. Terminer Taryann doit te rendre super fière, surtout après une longue pause ! Comme quoi, ça s'avère utile quand il faut !